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Ordonnance n° 03-05 du 19 Joumada El Oula 1424 correspondant au 19 juillet 2003 relative aux droits d’auteur et aux droits voisins
Le Président de la République,
Vu la constitution, notamment ses articles 38, 122 et124 ;
Vu l’ordonnance n°66-154 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant code de procédure civile ;
Vu l’ordonnance n°66-155 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant code de procédure pénale ;
Vu l’ordonnance n°66-156 du 8 juin 1966, modifiée et complétée, portant code pénal ;
Vu l’ordonnance n°73-26 du 5 juin 1973 portant adhésion de l’Algérie à la convention universelle sur le droit d’auteur de 1952, révisée à Paris le 24 juillet 1971 ;
Vu l’ordonnance n°75-58 du 26 septembre 1975, modifiée et complétée, portant code civil ;
Vu l’ordonnance n°75-59 du 26 septembre 1975, modifiée et complétée, portant code de commerce ;
Vu la loi n°84-11 du 9 juin 1984 portant code de la famille ;
Vu la loi n°90-22 du 18 août 1990, modifiée et complétée, relative au registre de commerce ;
Vu l’ordonnance n°96-16 du 16 safar 1417 correspondant au 2 juillet 1996 relative au dépôt légal ;
Vu l’ordonnance n°97-10 du 27 chaoual 1417 correspondant au 6 mars 1997 relative aux droits d’auteur et aux droits voisins ;
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Vu l’ordonnance n°03-03 du 19 joumada el oula 1424 correspondant au 19 juillet 2003 relative à la concurrence ;
Vu le décret présidentiel n°97-341 du 11 joumada el oula 1418 correspondant au 13 septembre 1997 portant adhésion de la République algérienne démocratique et populaire, avec réserve, à la convention de Berne pour la protection des oeuvres littéraires et artistiques du 9 septembre 1886, complétée à Paris le 4 mai 1896, révisée à Berlin le 13 novembre 1908, complétée à Berne le 20 mars 1914 et révisée à Rome le 2 juin 1928, à Bruxelles le 26 juin 1948, à Stockholm le 14 juillet 1967 et à Paris le 24 juillet 1971 et modifiée le 28 septembre 1979 ;
Le Conseil des ministres entendu,
Promulgue l’ordonnance dont la teneur suit :
DISPOSITION PRELIMINAIRES
Article 1er . – La présente ordonnance a pour objet de définir les droits d’auteur et les droits voisins, ainsi que les oeuvres littéraires ou artistiques protégées et fixer les sanctions des préjudices subis par la violation de ces droits.
Art 2 . – Les dispositions de la présente ordonnance garantissent la protection des droits :
- de l’auteur d’oeuvres littéraires ou artistiques, de l’artiste interprète ou exécutant, du producteur de phonogrammes ou de vidéogrammes et des organismes de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle ;
- des règles de gestion collective des droits ainsi que la protection des oeuvres du patrimoine culturel traditionnel et des oeuvres nationales du domaine public.
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TITRE I
DE LA PROTECTION DES OEUVRES
ET DES DROITS D’AUTEUR
Chapitre I
Des oeuvres protégées
Art 3 . – Toute création d’oeuvre littéraire ou artistiques qui revêt un caractère original confère à son auteur les droits prévus par la présente ordonnance.
La protection est accordée, quel que soit le genre, la forme et le mode d’expression, le mérite ou la destination de l’oeuvre, dès la création de l’oeuvre, que celle-ci soit ou non fixée sur un support permettant sa communication au public.
Art 4 . – Les oeuvres littéraires ou artistiques protégées sont notamment :
a) Les oeuvres littéraires écrites telles que les essais littéraires, les recherches scientifiques et techniques, les romans, nouvelles et poèmes, les programmes d’ordinateurs et les oeuvres exprimés oralement telles que les conférences, allocutions, sermons et autres oeuvres de même nature ;
b) Toutes les oeuvres du théâtre, les oeuvres dramatiques et dramatico-musicales, les chorégraphies et les oeuvres pantomimes ;
c) Les oeuvres musicales avec ou sans paroles ;
d) Les oeuvres cinématographiques et les autres oeuvres audiovisuelles accompagnées ou non de sons ;
e) Les oeuvres des arts plastiques et arts appliqués tels la peinture, le dessin, la sculpture, la gravure, la lithographie et la tapisserie ;
f) Les dessins, croquis, plans maquettes d’oeuvres d’architecture et d’ouvrages techniques ;
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g) Les graphiques, cartes et dessins relatifs à la topographie, à la géographie ou aux sciences ;
h) Les oeuvres photographiques et les oeuvres exprimées par un procédé analogues à la photographie :
i) Les créations de l’habillement, de la mode et de la parure.
Art 5 . – Sont protégées également en tant qu’oeuvres :
- Les traductions, les adaptations, les arrangements de musique, les révisions rédactionnelles et autres transformations originales d’oeuvres littéraires ou artistiques ;
- Les recueils et anthologie d’oeuvres, Les recueils d’oeuvres du patrimoine culturel traditionnel et les bases de données qu’elles soient reproduites sur support exploitable par machine ou sous toute autre forme, qui par le choix ou la disposition des matières, constituent des créations originales.
La protection est conférée à l’auteur des oeuvres dérivées sans préjudice des droits des auteurs des oeuvres originales.
Art 6 . – Le titre d’une oeuvre est protégée comme l’oeuvre elle-même dès lors qu’il présente un caractère d’originalité.
Art 7 . – Les idées, concepts, principes, systèmes, procédés, procédures, modes opératoires, liés à la création des oeuvres de l’esprit, no sont pas protégés en tant que tels, sauf dans la manière dont ils sont incorporés, structurés, agencés, dans l’oeuvre protégé et dans l’expression formelle autonome de leur description, explication ou illustration.
Art 8 . – Bénéficient de la protection spécifique prévue par les dispositions de la présente ordonnance les oeuvres du patrimoine culturel traditionnel et les oeuvres nationales tombées dans le domaine public.
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Les oeuvres du patrimoine culturel traditionnel sont constituées par :
- Les oeuvres de la musique classique traditionnelle ;
- Les oeuvres musicales et chansons populaires ;
- Les expressions populaires, produites, développées et perpétuées au sein de la communauté nationale et caractéristique de la culture traditionnelle du pays ;
- Les contes, la poésie, les danses et les spectacles populaires ;
- Les ouvrages d’art populaire comme le dessin, la peinture, la ciselure, la sculpture, la poterie et la mosaïque ;
- Les travaux sur objets métalliques, bois, bijoux, vannerie et les travaux d’aiguilles, tapis et textiles.
Les oeuvres nationales tombées dans le domaine public sont constituées par les oeuvres littéraires ou artistiques dont la durée de protection des droits patrimoniaux au bénéfice de leur auteur et ayant droit au titre des dispositions de la présente ordonnance est arrivée à terme.
Art 9 . – Les oeuvres de l’Etat rendues licitement accessibles au public peuvent être librement utilisées à des fins non lucratives, sous réserve du respect de l’intégrité de l’oeuvre et de l’indication de la source.
Il est entendu par oeuvres de l’Etat, au sens du présent article, les oeuvres produites et publiées par les différents organes de l’Etat, des collectivités locales et les établissements publics à caractère administratif.
Art 10 . – Sans préjudices des dispositions relatives aux successions et libéralités, les oeuvres dévolues à l’Etat par libéralité ou succession restent soumises au régime de protection légale qui les régissait avant ladite dévolution.
Art 11 . – Les lois et règlements, les décisions et les actes administratifs des organes de l’Etat et des collectivités locales, les décisions de justice et la traduction officielle de ces textes ne sont pas 9
soumises à la protection des droits d’auteur prévue par la présente ordonnance.
Chapitre II
Auteur et présomption de titulaire des droits
Art 12 . – L’auteur d’une oeuvre littéraire ou artistique au sens de la présente ordonnance est la personne physique qui l’a créée.
Une personne morale peut cependant être considérée comme auteur dans les cas prévus par la présente ordonnance.
Art 13 . – Le titulaire des droits d’auteur est présumé sauf preuve contraire, la personne physique ou morale sous le nom de laquelle l’oeuvre a été déclarée ou rendue licitement accessible au public ou qui l’a déclarée en son nom, à l’office national des droits d’auteur et des droits voisins prévu à l’article 131 de la présente ordonnance.
Lorsque l’oeuvre est publiée sans la mention du nom de l’auteur, la personne qui l’a rendue licitement accessible au public est, sauf preuve contraire, présumée représenter le titulaire des droits.
Lorsque l’oeuvre anonyme est publiée sans la mention de l’identité de la personne qui l’a rendue accessible au public, l’exercice des droits est assuré par l’office national des droits d’auteur et des droits voisins jusqu’à l’identification du titulaire des droits.
Art 14 . – « L’oeuvre composite » est l’oeuvre qui intègre par insertion, juxtaposition ou transformation intellectuelle, une oeuvre ou des fragments d’oeuvres originales, sans la participation de l’auteur de l’oeuvre originale ou des fragments d’oeuvre incorporés.
Les droits sur « l’oeuvre composite » appartiennent à la personne qui crée l’oeuvre sous réserve des droits de l’auteur de l’oeuvre originale.
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Art 15 . – L’oeuvre est créée en « collaboration » quand plusieurs auteurs ont collaboré à sa création ou réalisation.
L’oeuvre de collaboration ne peut être divulguée que dans les conditions convenues par les titulaires de droits.
Les droits appartiennent à tous ses co-auteurs ; Ils les exercent dans le respect des conditions arrêtées en commun. A défaut, il est fait application des règles afférentes à l’indivision.
Aucun co-auteur ne peut s’opposer, sans raison justifiée, à l’exploitation de l’oeuvre dans la forme convenue.
L’exploitation séparée par un auteur de son apport constitutif de l’oeuvre de collaboration divulguée, est permise si elle ne porte pas préjudice à l’exploitation normale de l’oeuvre dans son ensemble et sous réserve de citer la source. Toute stipulation contraire est nulle.
Art 16 . – Les co-auteurs de l’oeuvre audiovisuelle sont les personnes physiques qui ont contribué directement à la création intellectuelle de l’oeuvre.
Sont notamment considérés co-auteurs d’une oeuvre audiovisuelle :
- l’auteur du scénario,
- l’auteur de l’adaptation,
- l’auteur du texte parlé,
- le réalisateur,
- l’auteur de l’oeuvre originale lorsque l’oeuvre audiovisuelle est tirée d’une oeuvre préexistante.
- L’auteur de la composition musicale avec ou sans parole spécialement réalisée pour l’oeuvre audiovisuelle.
- Le ou les dessinateur (s) principal (aux) lorsqu’il s’agit d’un dessin animé.
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Art 17 . – L’oeuvre radiophonique est celle créée par l’auteur d’une oeuvre littéraire ou musicale à des fins de radiodiffusion sonore.
Les auteurs de l’oeuvre radiophonique sont les personnes physiques qui concourent directement à sa création intellectuelle.
Art 18 . – L’oeuvre « collective » est l’oeuvre créée par plusieurs auteurs à l’initiative et sous la direction d’une personne physique ou morale qui la publie en son nom.
Les contributions des co-auteurs, intégrées dans l’ensemble constitutif de l’oeuvre, ne peuvent donner des droits distincts à chaque co-auteur, sur l’ensemble ainsi réalisé.
Sauf stipulation contraire, les droits d’auteurs sur l’oeuvre collective appartiennent à la personne physique ou morale qui a pris l’initiative de la création de l’oeuvre, de sa réalisation et de sa publication sous son nom.
Art 19 . – Lorsque l’oeuvre est créée dans le cadre d’un contrat ou d’une relation de travail, l’employeur est, sauf stipulation contraire, investi de la titularité des droits d’auteur pour l’exploitation de l’oeuvre dans le cadre de la finalité pour laquelle l’oeuvre a été réalisée.
Art 20 . – Lorsque l’oeuvre est créée dans le cadre d’un contrat d’entreprise, la personne ayant commandé l’oeuvre est, sauf stipulation contraire, investie de la titularité des droits d’auteur, dans le cadre de la finalité pour laquelle l’oeuvre a été réalisée.
TITRE II
DROITS PROTEGES
Art 21 . – L’auteur a des droits moraux et patrimoniaux sur l’oeuvre qu’il crée.
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Les droits moraux sont inaliénables et imperceptibles et ne peuvent faire l’objet de renonciation.
Les droits patrimoniaux sont exercés par l’auteur, son représentant ou tout autre titulaire de droits au sens de la présente ordonnance.
Chapitre 1
Droits moraux et leur exercice
Art 22 . – L’auteur jouit du droit de divulguer son oeuvre, sous son nom ou sous un pseudonyme. Il peut confier ce droit à un tiers.
Après le décès de l’auteur, sauf dispositions testamentaires particulières, le droit de divulgation appartient à ses héritiers.
En cas de désaccord entre les héritiers, la juridiction saisie par la partie la plus diligente, statue sur la divulgation de l’oeuvre.
Au cas où les héritiers refusent la divulgation d’une oeuvre présentant un intérêt pour la communauté nationale, le ministre chargé de la culture ou son représentant peut lui même ou à la demande de tiers, saisir la juridiction pour statuer sur la divulgation de l’oeuvre.
Lorsque l’auteur est décédé sans héritiers, le ministre chargé de la culture ou son représentant peut saisir la juridiction compétente pour obtenir l’autorisation de divulguer l’oeuvre.
Art 23 . – L’auteur a le droit d’exiger la mention, en la forme usitée, de son nom patronymique ou de son pseudonyme ainsi que de sa qualité sur les supports appropriés de l’oeuvre.
Il peut également exiger, lorsque les usagers et la déontologie le permettent, la mention de son patronyme ou son pseudonyme pour toutes formes de communication éphémère de l’oeuvre au public.
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Art 24 . – L’auteur qui estime que son oeuvre n’est plus en conformité avec ses convictions peut interrompre la fabrication du support de communication publique de l’oeuvre en exerçant son droit de repentir ou retirer l’oeuvre déjà publiée du circuit de la communication au public en exerçant son droit de retrait.
L’auteur ne peut cependant exercer ce droit qu’après avoir versé, aux bénéficiaires des droits cédés, la juste indemnité des dommages que son action leur cause.
Art 25 . – L’auteur a le droit d’exiger le respect de l’intégrité de son oeuvre et de s’opposer à toute modification, déformation ou altération de l’oeuvre qui porterait atteinte à sa réputation d’auteur et à son honneur ou à ses intérêts légitimes.
Art 26 . – Après le décès de l’auteur de l’oeuvre, le droit à la paternité et le droit au respect de l’oeuvre tels que reconnus par les articles 23 et 25 de la présente ordonnance, seront exercés par les héritiers ou par toute personne physique ou morale à laquelle ces droits ont été confiés par testament.
En cas de litige entre les héritiers de l’auteur de l’oeuvre, la juridiction, saisie par la partie la plus diligente, statue sur l’exercice des droits visés à l’alinéa ci-dessus.
A défaut d’héritiers, l’office national des droits d’auteur et des droits voisins peut exercer les droits prévus à l’alinéa 1er du présent article au mieux des intérêts de l’auteur.
Chapitre II
Droits patrimoniaux
Art 27 . – L’auteur a le droit d’exploiter son oeuvre sous quelque forme que ce soit et d’en tirer un revenu pécuniaire.
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Sous réserve des dispositions de la présente ordonnance, il a le droit exclusif de faire ou d’autoriser de faire, notamment les actes suivants :
- la reproduction de l’oeuvre par quelque procédé que ce soit ;
- la mise en circulation dans le public par la location de l’original ou des copies d’oeuvres audiovisuelles ainsi que la location commerciale de programmes d’ordinateurs ;
- la communication de l’oeuvre au public par la représentation ou l’exécution publique ;
- la communication de l’oeuvre au public par radiodiffusion sonore ou audiovisuelle ;
- la communication de l’oeuvre radiodiffusée au public par fil, fibre optique, câblodistribution ou tout autre moyen transmetteur de signes porteurs de sons ou d’images et de sons.
- la communication de l’oeuvre radiodiffusée par la retransmission sans fil par un autre organisme que celui d’origine ;
- la transmission de l’oeuvre radiodiffusée au moyen d’un haut-parleur, d’un poste de radio ou de télévision placée dans un lieu ouvert ;
- la communication de l’oeuvre au public par tout système de traitement informatique ;
- la traduction, l’adaptation, l’arrangement et autres transformations de son oeuvre donnant naissance à des oeuvres dérivées.
Les droits de location prévu au présent article ne s’appliquent pas à la location de programme d’ordinateur dans le cas où le programme n’est pas l’objet essentiel de la location.
Art 28 . – L’auteur d’une oeuvre des arts plastique bénéficie du produit de la revente de l’exemplaire original, réalisée par adjudication ou par des professionnels du commerce des arts plastiques.
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Ce droit est inaliénable. Il est transmis aux héritiers dans les limites de la durée de protection consacrée par la présente ordonnance.
Le taux de participation de l’auteur est fixé à 5% du montant de la revente de l’oeuvre.
Les modalités d’application du présent article seront fixées par voie réglementaire.
Art 29 . – La reproduction d’une oeuvre musicale avec ou sans paroles dont l’enregistrement a déjà été autorisé par le titulaire de droits, peut être accordée par l’office national des droits d’auteur et des droits voisins, contre une rémunération équitable si l’auteur ou le titulaire des droits n’est pas représenté par cet office.
La rémunération susvisée est déterminée sur la base des critères retenus pour le calcul des redevances revenant aux oeuvres de même nature dont l’enregistrement a été autorisé par une licence volontaire délivrée par l’office en tant que représentant de l’auteur ou de tout autre titulaire de droits.
Art 30 . – La radiodiffusion sonore ou audiovisuelle d’une oeuvre déjà rendue accessible au public avec l’autorisation de l’auteur, est licite moyennant une rémunération équitable, si l’auteur n’est pas représenté par l’office national des droits d’auteur et des droits voisins.
La rémunération due à l’auteur est déterminée sur la base de critères retenus pour le calcul des redevances revenant aux oeuvres de même nature dont la radiodiffusion sonore ou audiovisuelle a été autorisée par une licence volontaire délivrée par l’office susvisé en tant que représentant des auteurs.
Art 31 . – La communication au public par câblodistribution de l’oeuvre radiodiffusée est licite, avec l’autorisation de l’office national des droits d’auteur et des droits voisins, contre une rémunération
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équitable de l’auteur si elle est réalisée simultanément avec la radiodiffusion et sans modification du programme radiodiffusé.
La rémunération due à l’auteur est déterminée sur la base des critères retenus pour le calcul des redevances revenant aux oeuvres de même nature dont la câblodistribution a été autorisée dans le cadre d’une licence volontaire délivrée par l’office susvisé représentant les auteurs, au câblodistributeur distribuant son propre programme.
Art 32 . – L’exploitation d’une oeuvre divulguée dans les conditions prévues dans les alinéas 4 et 5 de l’article 22 de la présente ordonnance donne droit aux ayants droit à une rémunération équitable évaluée par la juridiction compétente.
Chapitre III
Exceptions et limites
Art 33 . – Toute oeuvre littéraire ou artistique, produite sous forme imprimée, radiophonique, audiovisuelle ou toute autre forme, destinée à l’enregistrement scolaire ou universitaire, peut donner lieu à :
- une licence obligatoire de traduction non exclusive aux fins de publication en Algérie, sous forme d’édition graphique ou par radiodiffusion sonore ou audiovisuelle si elle n’a pas été traduite en langue nationale et mise en circulation ou communiquée au public en Algérie un an après la première publication ;
- une licence obligatoire de reproduction non exclusive aux fins de publication, si elle n’a pas été publiée en Algérie à un prix équivalent à celui pratiqué par les éditions nationales, trois (3) ans après sa première publication s’il s’agit d’une oeuvre scientifique, sept (7) ans après sa première publication, s’il s’agit d’une oeuvre de fiction, et cinq (5) ans après sa première publication pour toute autre oeuvre.
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La licence visée aux alinéas ci dessus est délivrée par l’office national des droits d’auteur et des droits voisins, en conformité avec les conventions internationales dûment ratifiées.
Art 34 . – Aux fins d’attribution de la licence obligatoire, l’office national des droits d’auteur et des droits voisins, doit simultanément et dans le respect des procédures ci-après indiquées :
- Saisir le titulaire des droits d’auteur ou son représentant, de la demande d’autorisation de traduction ou de reproduction présentée par le requérant ;
- en informer tout centre international ou régional concerné, indiqué comme tel dans une notification déposée auprès des institutions internationales gérant les conventions internationales relatives aux droits d’auteur et dont l’Algérie est membre
Art 35 . – La licence obligatoire de traduction en langue nationale est délivrée neuf (9) mois après l’envoi de la demande d’autorisation et les copies d’informations, aux destinataires prévu au dernier alinéa de l’article 34 ci-dessus, chaque fois qu’il n’a pas été possible de joindre le titulaire des droits ou d’obtenir son autorisation.
Art 36 . – La licence obligatoire de reproduction de l’oeuvre est délivrée six (6) mois après l’envoi de la demande d’autorisation et les copies d’information aux destinataires prévus au dernier alinéa de l’article 34 de la présente ordonnance, s’il s’agit d’une oeuvre scientifique et trois (3) mois pour les autres oeuvres chaque fois qu’il n’a pas été possible de joindre le titulaire des droits ou d’obtenir son autorisation.
Art 37 . – La licence obligatoire ne sera pas accordée si, après l’envoi de la demande prévue à l’alinéa 1er de l’article 34 de la présente ordonnance dans les délais visés aux articles 35 et 36 ci-dessus, le titulaire des droits ou son représentant met en circulation en Algérie la 18
traduction ou la reproduction de l’oeuvre concernée, dans les mêmes conditions, prix et forme que ceux proposés par le requérant.
Art 38 . – La licence obligatoire de traduction ou de reproduction n’est pas cessible par le bénéficiaire.
Elle est accordée exclusivement à l’intérieur du territoire national.
Cependant, les exemplaires des oeuvres produites sous licence obligatoire peuvent être envoyés et distribués par tout service public national à des ressortissants nationaux résidant à l’étranger, dans le respect des engagements internationaux de l’Algérie en la matière.
Art 39 . – Le bénéficiaire de la licence obligatoire de traduction ou de reproduction doit exploiter l’oeuvre dans le respect des droits moraux de l’auteur.
Il doit payer au titulaire des droits une rémunération équitable.
Cette rémunération est perçue par l’office national des droits d’auteur et des droits voisins et payée au titulaire des droits.
Art 40 . – L’autorisation obligatoire de traduction ou de reproduction de l’oeuvre est réputée nulle si le titulaire des droits de l’oeuvre, dont est autorisée la traduction ou la reproduction, publie son oeuvre ou la fait publier selon les mêmes conditions, offres, forme, contenu ou au prix égal à celui de la publication faite par le bénéficiaire de l’autorisation obligatoire.
Cependant, l’exposition des exemplaires produits avant l’expiration du délai de l’autorisation demeurera en vigueur jusqu’à épuisement.
Art 41 . – Sans préjudice des dispositions de l’article 125 ci-dessous est considérée licite la reproduction ou la traduction de l’oeuvre en un seul exemplaire ainsi que toute adaptation ou toute autre transformation destinée à l’usage personnel et familial.
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Toutefois, sont exclus des dispositions de l’alinéa 1er du présent article, la reproduction d’oeuvre d’architecture revêtant la forme de bâtiments ou d’autres constructions similaires, la reproduction reprographique d’un livre entier ou d’une oeuvre musicale sous forme graphique, la reproduction de bases de données sous forme numérique et la reproduction de programme d’ordinateurs sauf dans les cas prévus à l’article 52 de la présente ordonnance.
Art 42 . – Sont licites et ne portent pas atteinte aux droits d’auteur, les pastiches, parodies, caricatures qui ne constituent pas une contrefaçon de l’oeuvre originale et n’impliquent pas le discrédit.
Les citations et emprunts d’une oeuvre dans une autre oeuvre sont aussi licites s’ils sont conformes à l’usage loyal d’information et de démonstration recherchée.
L’usage de tels emprunts et citations doit cependant toujours indiquer le nom de l’auteur et la source.
Art 43 . – L’utilisation d’une oeuvre littéraire ou artistique à titre d’illustration dans une publication, un enregistrement sonore ou audiovisuel ou dans un programme de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle, destinés à l’enregistrement ou à la formation professionnelle, est licite dans la mesure où elle est justifiée par le but à atteindre.
Elle doit indiquer la source et le nom de l’auteur, conformément aux bons usages.
Art 44 . – Est licite la représentation ou l’exécution gratuite de l’oeuvre :
- dans un cercle familial ;
- dans les établissements d’enseignements et de formation pour leur besoin strictement pédagogique.
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Art 45 . – Les bibliothèques et les centres d’archives peuvent reproduire une oeuvre sous forme d’article ou une autre oeuvre succincte ou un court extrait d’un écrit accompagné ou non d’illustration, publiés dans un recueil d’oeuvres ou dans un numéro de journal ou de périodique, à l’exception des programmes d’ordinateurs et lorsque la reproduction vise à répondre à la demande d’une personne physique, à condition :
- Que la copie réalisée na sera utilisée qu’à des fins d’étude ou de recherche universitaire ou privée ;
- Que l’acte de reproduction constitue un acte isolé se produisant, s’il est répété, à des occasions distinctes et sans rapport entre elles ;
- Qu’aucune licence collective permettant de réaliser de telles copies ne puisse être obtenue auprès de l’office national des droits d’auteur et des droits voisins.
Art 46 . – Les bibliothèques et les centres d’archives dont les activités n’ont ni directement ni indirectement pour objectif la réalisation de profils commerciaux peuvent reproduire un exemplaire d’une oeuvre sans l’autorisation de l’auteur ou tout autre titulaire de droits afin de répondre à la demande d’une autre bibliothèque ou centre d’archive ou préserver un exemplaire de l’oeuvre ou le remplacer au cas où il est détruit, perdu ou rendu inutilisable à condition :
- Qu’il soit impossible d’obtenir un nouvel exemplaire à des conditions acceptables ;
- Que l’acte de reproduction constitue un acte isolé se produisant, s’il est répété, à des occasions distinctes et sans rapport entre elles.
Art 47 . – Est considérée licite, sans autorisation de l’auteur ni rémunération, mais sous réserve d’indiquer la source et le nom de l’auteur, la reproduction ou la communication au public par tous organes d’information, d’articles d’actualités diffusés par la presse
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écrite ou audiovisuelle, sauf mention expresse d’interdiction d’utilisation à de telles fins.
Les nouvelles du jour, les faits d’actualité qui ont le caractère strict d’information peuvent être librement utilisés.
Art 48 . – Est considéré licite, sans autorisation de l’auteur ni rémunération, sous réserve d’indiquer la source et le nom de l’auteur, la reproduction ou la communication au public par les organes d’information de conférences ou allocutions prononcées à l’occasion de manifestations publiques, aux fins d’information.
La reprise intégrale des oeuvres visées ci-dessus en vue de leur publication est réservée à l’auteur.
Art 49 . – Est licite, sans autorisation de l’auteur ni rémunération, la reproduction, la communication ou l’utilisation d’une oeuvre nécessaire pour l’administration de la preuve dans le cadre d’une procédure administrative ou judiciaire.
Art 50 . – Est considéré licite, sans autorisation de l’auteur ni rémunération, la reproduction ou la communication au public d’une oeuvre d’architecture ou des beaux-arts, d’une oeuvre des arts appliqués ou d’une oeuvre photographique lorsqu’elle est située en permanence dans un lieu public, à l’exception des galeries d’arts, musées et sites culturels et naturels classés.
Art 51 . – Est considéré licite, sans autorisation de l’auteur ni rémunération, l’enregistrement éphémère par un organisme de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle par ses propres moyens et pour ses émissions à condition qu’il soit détruit dans les six (6) mois qui suivent sa réalisation sauf accord de l’auteur de l’oeuvre enregistrée pour une durée plus longue.
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Toutefois, à défaut d’un tel accord, un exemplaire unique de cet enregistrement peut être gardé à des fins exclusives de conservation d’archives.
Art 52 . – Est licite, sans l’autorisation de l’auteur ou autre titulaire des droits d’auteur, la reproduction en une seule copie ou l’adaptation d’un programme d’ordinateur par le propriétaire légitime d’un exemplaire de ce programme à condition que la copie ou l’adaptation réalisé soit nécessaire :
- à l’utilisation du programme d’ordinateur dans le but pour lequel il a été acquis et conformément aux conditions ayant prévalu lors de son acquisition ;
- au remplacement à des fins d’archivage de l’exemplaire légitimement détenu du programme d’ordinateur au cas où celui-ci aurait été perdu, détruit ou rendu inutilisable.
Art 53 . – La reproduction en un seul exemplaire ou l’adaptation d’un programme d’ordinateur ne peuvent en aucun cas faire l’objet d’autres utilisations que celles prévues à l’article 52 ci-dessus.
Toute reproduction d’une copie ou adaptation d’un programme d’ordinateur doit être détruite au cas où la possession de l’exemplaire du programme d’ordinateur cesse d’être licite.
Chapitre IV
Durée de la production
Art 54 . – Les droits patrimoniaux sont protégés au profit de l’auteur sa vie durant, et pendant cinquante (50) ans, à compter du début de l’année civile qui suit son décès, au profit de ses ayants droits.
Art 55 . – Pour les oeuvres de collaboration, le délai de protection prévu à l’article 54 ci-dessus court à compter de la fin de l’année civile du décès du dernier survivant des collaborateurs.
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Lorsque l’un des co-auteurs décédé n’a pas d’héritiers, sa part sur l’oeuvre commune est gérée par l’office national des droits d’auteurs et des droits voisins au bénéfice des autres co-auteurs de l’oeuvre.
Art 56 . – La durée de protection des droits patrimoniaux sur l’oeuvre collective est de cinquante (50) ans à compter de la fin de l’année civile où elle a été publiée licitement pour la première fois.
Si cette publication n'a pas eu lieu dans les cinquante (50) ans à compter de la réalisation de l'oeuvre, la durée de cinquante (50) ans court à compter de la fin de l'année civile où elle a été rendue accessible au public.
Dans le cas où l’oeuvre n’a pas été rendue accessible au public dans les cinquante (50) ans à partir de la réalisation de l’oeuvre, la durée de cinquante (50) ans commence à courir à compter de la fin de l’année civile de cette réalisation.
Art 57 . – La durée de protection des droits patrimoniaux sur l’oeuvre pseudonyme ou anonyme est de cinquante (50) ans à compter de la fin de l’année civile où elle a été publiée licitement pour la première fois.
Si cette publication n’a pas eu lieu dans les cinquante (50) ans à compter de la réalisation de l’oeuvre, la durée de 50 ans court à compter de la fin de l’année civile où elle a été rendue accessible au public.
Dans le cas où l’oeuvre n’a pas été rendue accessible au public dans les cinquante (50) ans à partir de sa réalisation, la durée de cinquante (50) ans commence à courir à compter de la fin de l’année civile de cette réalisation.
Si l’identité de l’auteur ne fait plus de doute, la durée de protection est de cinquante (50) ans à compter de la fin de l’année civile qui suit le décès de l’auteur.
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Art 58 . – La durée de protection des droits patrimoniaux sur l’oeuvre audiovisuelle est de cinquante (50) ans à compter de la fin de l’année civile où elle a été publiée licitement pour la première fois.
Si cette publication n’a pas eu lieu dans les cinquante (50) ans à compter de la réalisation de l’oeuvre, la durée de cinquante (50) ans court à compter de la fin de l’année civile où elle a été rendue accessible au public.
Dans la cas où l’oeuvre n’a pas été rendue accessible au public dans les cinquante (50) ans à partir de sa réalisation la durée de cinquante (50) ans commence à courir à compter de la fin de l’année civile de cette réalisation.
Art 59 . – La durée de protection des droits patrimoniaux sur l’oeuvre photographique ou l’oeuvre des arts appliqués est de cinquante (50) ans à compter de la fin de l’année civile de la réalisation de l’oeuvre.
Art 60 . – La durée de protection des droits patrimoniaux sur l’oeuvre posthume est de cinquante (50) ans à compter de la fin de l’année civile où elle a été publiée licitement pour la première fois.
Si cette publication n’a pas eu lieu dans les cinquante (50) ans à compter de la réalisation de l’oeuvre, la durée de cinquante (50) ans court à compter de la fin de l’année civile où elle a été rendue accessible au public.
Dans le cas où l’oeuvre n’a pas été rendue accessible au public dans les cinquante (50) ans à partir de sa réalisation la durée de cinquante (50) ans commence à courir à compter de la fin de l’année civile de cette réalisation.
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Chapitre V
L’exploitation des droits
Art 61 . – Les droits patrimoniaux de l’auteur sont cessibles entre vifs, à titre onéreux ou gratuit, dans le respect des dispositions de la présente ordonnance. Ces droits sont transmissibles pour cause de décès, sous réserve des dispositions de la présente ordonnance et de la législation en vigueur.
Art 62 . – La cession des droits patrimoniaux de l’auteur doit être consentie par contrat écrit.
En cas de besoin, le contrat peut être conclu par échange de lettres ou de télégrammes délimitant les droits patrimoniaux cédés conformément aux dispositions de l’article 65 ci-dessous.
Art 63 . – Le consentement à la cession de droits patrimoniaux d’un incapable est donné conformément aux dispositions de la législation en vigueur.
Toutefois, lorsque l’incapable est doué de discernement, il peut exprimer personnellement son consentement.
Les modalités d’exécution du contrat sont fixées par son tuteur.
Art 64 . – La cession des droits patrimoniaux de l’auteur peut être totale ou partielle..
Le contrat de cession doit indiquer la nature des droits cédés et les conditions économiques de leur cession, la forme d’exploitation de l’oeuvre, la durée de cession des droits et l’étendue territoriale d’exploitation de l’oeuvre.
Toute cession qui ne précise pas la volonté des parties dans l’un des domaines indiqués au paragraphe ci-dessus, exception faite du
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territoire de cession, peut être annulé sur simple demande de l’auteur ou de ses représentants.
Dans le cas où le contrat de cession ne mentionne pas seulement le territoire d’exploitation, la cession est considérée faite pour le seul territoire du pays où le siège d’activité du cessionnaire est situé.
Art 65 . – La cession des droits patrimoniaux à titre onéreux comporte une rémunération due à l’auteur qui doit être calculée, en règle générale, proportionnellement aux recettes d’exploitation avec un minimum garanti.
La rémunération due à l’auteur est cependant calculée forfaitairement :
- lorsque les conditions d’exploitation de l’oeuvre ne permettent pas la détermination précise d’une rémunération proportionnelle aux recettes ;
- quand l’oeuvre est un apport constitutif d’une oeuvre plus large tel que les encyclopédies, les anthologies et les dictionnaires ;
- quand l’oeuvre est un élément accessoire par rapport à une oeuvre plus vaste tel que les préfaces, les présentations, les annotations et les illustrations ;
- lorsque l’oeuvre est créée pour être publiée dans un journal ou autre périodique, dans le cadre d’un louage d’ouvrage ou de services.
La rémunération de l’auteur peut également être fixée forfaitairement dans le cas de cession des droits par des titulaire de droits résidant à l’étranger ou en rapport avec des usagers à l’étranger.
Art 66 . – En cas de lésion, l’auteur est en droit de demander la révision du contrat et à défaut d’accord intenter une action judiciaire lorsque la rémunération forfaitaire convenue s’avère manifestement inférieure à une juste rémunération par rapport au profit tiré de l’exploitation de l’oeuvre. Toute stipulation contraire est nulle.
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L’action en lésion peut être intentée par l’auteur pendant quinze (15) ans à compter de la cession.
Au décès de l’auteur, ses héritiers peuvent se prévaloir des dispositions du présent article pendant quinze (15) ans à compter de la date du décès.
Art 67 . – L’auteur doit garantir au cessionnaire les droits et l’assister et agir à ses côtés en cas de troubles par des tiers.
Art 68 . – La cession des droits patrimoniaux de l’auteur emporte, pour le cessionnaire, l’obligation de communiquer l’oeuvre au public et de faire valoir les intérêts légitimes du cédant, conformément aux clauses du contrat de cession et dans le respect des dispositions de la présente ordonnance.
La cession à titre exclusif des droits confère au cessionnaire le droit d’exercer pleinement, à l’exclusion de tout autre, les droits cédés pour exploiter régulièrement l’oeuvre.
L’exercice à titre exclusif des droits relatifs aux oeuvres d’auteurs ayant placé leur répertoire en gestion collective n’est cependant opposable aux tiers autorisés par l’office national des droits d’auteur et des droits voisins qu’à compter du dépôt du contrat d’exclusivité auprès de l’office.
La cession exclusive des droits perd ses effets si le cessionnaire ne communique pas l’oeuvre au public dans les délais convenus ou cesse de l’exploiter normalement dans les conditions prévues au contrat, après une mise en demeure du cédant, restée infructueuse pendant trois (3) mois.
Art 69 . – Lorsque les droits cédés ne sont pas exploités un an après la remise de l’oeuvre, objet du contrat, celui-ci peut être résilié sur demande de cédant.
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Art 70 . – Le cessionnaire des droits patrimoniaux de l’auteur ne peut les transférer à un tiers qu’après l’autorisation expresse de l’auteur ou de ses représentants.
Cette obligation ne peut avoir pour effet d’empêcher le cessionnaire d’organiser l’exploitation normale de l’oeuvre en collaboration avec des tiers.
L’autorisation de rétrocession des droits patrimoniaux de l’auteur prévue au 1er paragraphe du présent article peut être donnée par le cédant au cessionnaire dans le contrat de cession des droits ou au moment du transfert aux tiers de l’exercice des droits concédés dans le cadre l’exploitation de l’oeuvre.
Toutefois, le transfert des droits cédés à la suite d’une opération sur fond de commerce peut être effectué sans recourir au consentement de l’auteur, sous réserve du respect, par l’acquéreur, des clauses du contrat original déterminant les conditions d’exercice des droits transférés.
Art 71 . – La cession globale des droits patrimoniaux de l’auteur sur les oeuvres futures est nulle.
Est cependant licite le pouvoir confié à l’office national des droits d’auteur et des droits voisins pour la gestion des droits relatifs aux oeuvres actuelles et futures.
Art 72 . – La cession des droits patrimoniaux de l’auteur est limitée aux seuls modes d’exploitation de l’oeuvre prévus dans le contrat.
Elle ne peut être étendue par analogie à d’autres modes ou à des modes d’exploitation des oeuvres inconnus à la conclusion du contrat.
Art 73 . – L’acquisition, en pleine propriété, d’un exemplaire de l’oeuvre ne constitue pas, par elle-même, cession des droits patrimoniaux de l’auteur. L’auteur ne peut cependant, dans le cas des
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oeuvres des arts plastiques et de photographie, exiger, du propriétaire du support original, la mise à disposition de l’oeuvre pour exercer ses droits.
Le propriétaire du support original de l’oeuvre peut aussi, sans autorisation, exposer publiquement l’oeuvre à des fins non lucratives, si l’auteur n’a pas exclu expressément cette possibilité au moment de la vente du support original.
Art 74 . – L’auteur d’une contribution à l’oeuvre audiovisuelle est, sauf dispositions contractuelles contraires, libre d’exploiter son apport dans un genre différent.
Art 75 . – Le co-auteur d’une oeuvre audiovisuelle qui refuse ou n’est pas en mesure, par suite de force majeure d’achever sa contribution, ne peut s’opposer à l’intégration de son apport déjà réalisé dans l’oeuvre audiovisuelle.
Il aura, pour sa contribution, la qualité d’auteur avec la faculté de retirer son nom du générique.
Art 76 . – L’oeuvre audiovisuelle est réputé achevé lorsque la copie standard est établie conformément au contrat conclu entre le producteur et le réalisateur.
Toute modification de la version définitive de l’oeuvre audiovisuelle, consistant notamment en un ajout ou une suppression, est subordonnée à l’autorisation préalable de ceux qui ont convenu de la version définitive de l’oeuvre.
Il est interdit de détruire la version définitive d’une oeuvre cinématographique.
Art 77 . – Les droits moraux sur l’oeuvre audiovisuelle s’exercent sur la version définitive de l’oeuvre.
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Art 78 . – Les rapports entre les co-auteurs et le producteur de l’oeuvre audiovisuelle sont fixés par contrat écrit.
Le producteur de l’oeuvre audiovisuelle est la personne physique ou morale qui a pris l’initiative et la responsabilité de la production de l’oeuvre.
Sauf stipulation contraire, le contrat de production de l’oeuvre audiovisuelle emporte cession à titre exclusif au profit du producteur du droit :
- De reproduire l’oeuvre pour les besoins d’exploitation ou sous forme de vidéogramme à distribuer au public ;
- De présenter l’oeuvre dans les salles ouvertes au public et de la communiquer au public par radiodiffusion sonore ou audiovisuelle ;
- De procéder au sous-titrage et au doublage de l’oeuvre.
Les droits des auteurs des compositions musicales avec ou sans textes, spécialement créées pour l’oeuvre audiovisuelle, sont toujours réservés au bénéfice de leurs auteurs.
Art 79 . – La rémunération des co-auteurs de l’oeuvre audiovisuelle est déterminée pour chaque mode d’exploitation de l’oeuvre au stade du contrat de production ou au moment de l’exploitation de l’oeuvre.
Art 80 . – Lorsque l’oeuvre audiovisuelle est projetée ou transmise par tout moyen, dans un lieu ouvert au public, contre paiement d’un droit d’entrée ou lorsqu’elle est mise en circulation publique au moyen de la location du support pour l’usage privé, les co-auteurs de l’oeuvre dont les droits sont réservés au titre des dispositions de la présente ordonnance, représentés par l’office national des droits d’auteur et des droits voisins, ont le droit d’obtenir de l’exploitant ou de l’usager une rémunération proportionnelle aux recettes.
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Dans le cas où la projection ou la transmission par tout moyen est réalisée sans paiement de droit d’entrée, la rémunération proportionnelle et le niveau des redevances forfaitaire pour les exploitations visées aux alinéas précédents sont déterminés par l’office national des droits d’auteur et des droits voisins.
Art 81 . – Les usagers qui exploitent les oeuvres audiovisuelles dans les conditions prévues à l’article 80 ci-dessus sont tenus de communiquer à l’office national des droits d’auteur et des droits voisins, les recettes d’exploitation des oeuvres permettant le calcul des redevances de droits d’auteur dont ils doivent s’acquitter.
Les modalités d’application du présent article seront fixées par voie réglementaire.
Art 82 . – La mise en circulation des copies de l’oeuvre audiovisuelle sous forme de vidéogramme aux fins de location pour l’usage privé reste soumise à l’autorisation des auteurs ou de leurs représentants.
Art 83 . – Les dispositions relatives aux oeuvres audiovisuelles s’appliquent aux oeuvres radiophoniques dont les caractéristiques s’en apparentent.
Art 84 . – Le contrat d’édition est celui par lequel l’auteur cède à l’éditeur, aux conditions convenus et contre rémunération, le droit de reproduire, en nombre des exemplaires de l’oeuvre et d’en assurer pour son propre compte la publication et la diffusion auprès du public.
Le contrat d’édition porte sur l’oeuvre littéraire ou artistique sous forme d’édition graphique, de phonogrammes ou de vidéogrammes.
Art 85 . – Sauf stipulation contraire, l’auteur cède à l’éditeur le droit exclusif de fabriquer et de reproduire, en nombre, des exemplaires de l’oeuvre et d’en assurer la diffusion et la publication dans les limites fixées au contrat.
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Le contrat d’édition peut porter sur la cession du droit de reproduction de la version originale comme sur le droit de traduction.
Art 86 . – Les droits d’adaptation et les droits liés aux autres formes d’exploitation de l’oeuvre, dans sa version originale ou traduite éditée, ne donnent pas lieu à cession dans le contrat d’édition.
Art 87 . – Le contrat d’édition doit indiquer sous peine de nullité :
1) la nature et le caractère exclusif ou non des droits que l’auteur cède à l’éditeur ;
2) le mode de rémunération de l’auteur convenu dans la respect des dispositions de l’article 65 de la présente ordonnance ;
3) le nombre d’exemplaires arrêté par édition convenue ;
4) la durée de cession et l’étendue du territoire d’exploitation de l’oeuvre ;
5) la forme appropriée de l’oeuvre que l’auteur doit remettre à l’éditeur pour sa reproduction ;
6) le délai de remise de l’oeuvre lorsque l’éditeur n’en a pas pris possession à la conclusion du contrat et quand il a été convenu que la remise par l’auteur aura lieu ultérieurement ;
7) la date du début de publication et de diffusion des exemplaires de l’oeuvre éditée.
Art 88 . – Sauf pour les encyclopédies, les anthologies, les dictionnaires et les publications scientifiques et techniques du même genre, la date de mise en circulation des exemplaires de l’oeuvre éditée ne doit pas être supérieure à un délai d’un an à compter de la remise de l’oeuvre, en la forme convenue pour la reproduction, comme indiqué à l’article 87 ci-dessus.
Passé ce délai, l’auteur peut reprendre librement son droit, sans préjudice d’une action en justice ayant pour objet une demande de 33
réparation civile pour la non-exécution, par l’éditeur, de ses obligations.
Art 89 . – L’auteur a le droit d’apporter des modifications à l’oeuvre engagée dans le processus de fabrication du support permettant sa reproduction, sous réserve que ces modifications n’aboutissent pas à transformer la nature et la finalité de l’oeuvre par rapport à l’engagement ayant motivé la conclusion du contrat par l’éditeur.
Cependant, si les modifications conformes bouleversent, par leur nature et par leur importance, les coûts de fabrication prévus, l’éditeur peut exiger que l’auteur supporte les frais supplémentaires qui en résultent.
Art 90 . – L’éditeur ne peut, sauf accord de l’auteur, apporter les modifications à l’oeuvre, par rectification, adjonction ou suppression.
Art 91 . – Dans le cas de l’édition graphique, l’auteur doit :
- Corriger à défaut d’accord, les épreuves d’impression ;
- Signer le bon à tirer de reproduction de l’oeuvre dans les délais convenus ;
Art 92 . – Sauf clause d’anonymat, l’éditeur est tenu de faire figurer, sur chaque exemplaire de l’oeuvre, le nom ou le pseudonyme de l’auteur ;
Art 93 . – Sauf stipulation contraire, la version originale de l’oeuvre dans la forme de sa remise à l’éditeur, reste propriété de l’auteur. A défaut de cette stipulation, l’éditeur est tenu de restituer ladite version originale à l’auteur, dès achèvement de la fabrication.
Art 94 . – L’éditeur est tenu de reproduire l’oeuvre, de la diffuser et d’assurer sa disponibilité.
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Art 95 . – L’éditeur est tenu de verser à l’auteur la rémunération convenue dans le respect des dispositions de la présente ordonnance.
Lorsque la rémunération est calculée proportionnellement aux recettes, elle ne peut être inférieure à 10% du prix de vente au public des exemplaires de l’oeuvre et ce, indépendamment de toute éventuelle prime d’inédit.
Toutefois, cette rémunération ne peut excéder 5% du prix de vente au public pour les auteurs des supports didactiques destinés à l’enseignement et à la formation.
Art 96 . – L’éditeur doit fournir à l’auteur toute information sur l’état d’exécution du contrat notamment sur ses clauses financières lorsque la rémunération due à l’auteur est calculée proportionnellement aux recettes de vente des exemplaires de l’oeuvre.
Dans ce cadre, il doit adresser à l’auteur, une fois par an, un état de réédition des comptes indiquant :
- Le nombre d’exemplaires du tirage convenu et la date de ce tirage ;
- Le nombre d’exemplaires vendus ;
- Le nombre d’exemplaires en stock ;
- Le nombre d’exemplaires éventuellement détruits ou abîmés par suite de cas fortuit ou de force majeure ;
- Le montant des redevances dues ;
- Le montant des redevances versées ;
- Le solde des redevances à verser à l’auteur et les modalités de leur paiement.
Art 97 . – L’auteur peut résilier le contrat d’édition, sans préjudice des indemnités qui peuvent lu être dues, après une mise en demeure restée infructueuse pendant un délai de trois (3) mois, lorsque :
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- Les exemplaires de l’oeuvre ne sont pas mis à la disposition du public conformément aux spécifications et dans les délais prévus au contrat ;
- Les redevances de droits d’auteur dues ne lui sont pas payées pendant une durée d’une année ;
- L’éditeur n’a pas procédé à la réédition de l’oeuvre comme prévu au contrat alors que le nombre des exemplaires de l’oeuvre en stock est égal au plus à 3% du tirage de l’édition concernée.
Art 98 . – A la fin du contrat, l’éditeur conserve pour une durée de deux (2) années au maximum, le droit de vendre les exemplaires restants de l’oeuvre au prix fixé dans le contrat ou à un nouveau prix fixé par les parties sous réserve que l’éditeur déclare à l’auteur ou à son représentant le nombre d’exemplaires non vendus et qu’il donne tout justificatif à leur écoulement.
L’éditeur conserve cependant le droit d’écouler les exemplaires de l’oeuvres non vendus à la fin du contrat pendant une durée maximale de deux (2) ans, sous réserve qu’il déclare à l’auteur ou à son représentant le nombre d’exemplaires non écoulés et qu’il donne tout justificatif à leur liquidation.
Art 99 . – La communication au public des oeuvres protégées, par représentation, exécution, radiodiffusion sonore ou audiovisuelle, câblodistribution, présentation ou tout autre moyen de mise à disposition du public, est subordonnée à l’autorisation préalable de l’auteur, ci-après dénommée « licence de communication publique », sauf dans les cas prévus par la présente ordonnance.
Art 100 . – La licence de communication publique de l’oeuvre est accordée par contrat écrit aux conditions que l’auteur ou ses représentants déterminent.
Elle prend la forme d’une convention générale dans le cas où l’office national des droits d’auteur et des droits voisins confère à une 36
personne physique ou morale la faculté de communiquer au public, aux conditions déterminées, les oeuvres constituant son répertoire.
Elle peut être donnée pour une durée déterminée ou pour un nombre donné de communication au public.
Art 101 . – Sauf convention expresse, la licence de communication publique de l’oeuvre ne confère aucune exclusivité d’exploitation.
La clause d’exclusivité ne saurait excéder trois (3) ans à compter de la date de la première communication de l’oeuvre au public.
La clause d’exclusivité, visée ci-dessus, perd ses effets si l’oeuvre n’est pas exploitée sans motif légitime pendant une durée maximum d’une année à compter de la date de la licence.
Art 102 . – La licence de communication publique de l’oeuvre ne peut être transférée à un tiers sans l’accord préalable de l’auteur ou de son représentant, sauf dans le cas de transfert du fonds de commerce aux conditions prévues par l’alinéa 4 de l’article 70 de la présente ordonnance.
Art 103 . – Dans le cadre des conditions fixées au contrat, le bénéficiaire d’une licence de communication publique de l’oeuvre doit :
- exploiter normalement l’oeuvre en respectant son contenu ;
- faire connaître l’oeuvre sous le nom de son auteur ;
- verser les redevances des droits prévus et fournir l’état justifié et détaillé les recettes quand les redevances dues sont calculées proportionnellement aux recettes d’exploitation de l’oeuvre ;
- remettre le relevé des oeuvres effectivement exploitées lorsque la licence accordée donne la possibilité de puiser dans tout un répertoire d’oeuvres complètes.
Art 104 . – L’auteur ou son représentant a le droit d’inspecter les conditions d’exploitation autorisée de l’oeuvre.
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Art 105 . – La licence de communication publique de l’oeuvre par radiodiffusion sonore ou audiovisuelle au sens de l’alinéa 2 de l’article 27 de la présente ordonnance couvre tout le système de transmission, sans fil, des signes porteurs de sons ou d’images et de sons mettant l’oeuvre à la disposition du public, dans la limite de l’ère géographique prévue dans le contrat de l’autorisation de communication publique de l’oeuvre.
Art 106 . – La licence de communication publique de l’oeuvre par radiodiffusion sonore ou audiovisuelle couvre la câblodistribution par l’organisme d’origine, de son propre programme lorsqu’elle est réalisée dans sa zone normale d’émission prévue au contrat et sans aucune rémunération du public.
Dans le cas de la transmission par satellite, l’organisme de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle distinct de l’organisme d’origine peut diffuser l’oeuvre transmise par satellite dans le respect des droits reconnus à l’auteur ou son représentant, conformément à la législation nationale.
TITRE III
DE LA PROTECTION DES DROITS VOISINS
Art 107 . – Tout artiste qui interprète ou exécute une oeuvre de l’esprit ou une oeuvre du patrimoine culturel traditionnel, tout producteur qui réalise des phonogrammes ou vidéogrammes relatifs à ces oeuvres et tout organisme de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle qui produit des programmes communiquant ces oeuvres au public, bénéficient sur leur prestations, de droits voisins des droits d’auteur, dénommés « droits voisins ».
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Chapitre I
Titulaires des droits voisins
Art 108 . – L’artiste interprète ou exécutant au sens de l’article 107 ci-dessus est l’acteur, chanteur, musicien, danseur et toute autre personne qui représente, chante, déclame, exécute, récite, joue, sous quelque forme que ce soit, des oeuvres de l’esprit ou des oeuvres du patrimoine culturel traditionnel.
Art 109 . – L’artiste interprète ou exécutant a le droit d’autoriser, aux conditions déterminées par contrat écrit la fixation de son interprétation ou exécution non fixée, la reproduction de cette fixation, la radiodiffusion sonore ou audiovisuelle et la communication au public de son interprétation ou exécution directe.
Art 110 . – L’autorisation pour la fixation sonore ou audiovisuelle de la prestation d’un artiste interprète ou exécutant est considérée comme un accord pour sa reproduction sous forme de phonogrammes ou vidéogrammes à distribuer ou à communiquer au public.
Art 111 . – Lorsque la prestation de l’artiste interprète ou exécutant est accomplie dans le cadre d’un contrat de travail, les droits qui lui sont reconnus à l’article 109 et 110 ci-dessus sont réputés être exercés dans le cadre de la législation du travail.
Art 112 . – L’artiste interprète ou exécutant jouit sur sa prestation de droits moraux.
Il est en droit d’exiger la mention de son nom patronymique ou de son pseudonyme ainsi que de sa qualité sauf si le mode d’utilisation de sa prestation ne le permet pas.
Il a le droit au respect de l’intégrité de sa prestation et de s’opposer à toute modification, déformation ou altération qui porterait atteinte à sa réputation d’artiste ou à son honneur.
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Les droits moraux sont inaliénables, imprescriptibles et ne peuvent faire l’objet de renonciation.
Après le décès de l’artiste interprète ou exécutant, ces droits sont exercés aux conditions prévues par l’article 26 de la présente ordonnance.
Article 113 . – Le producteur de phonogramme au sens de l’article 107 ci-dessus est la personne physique ou morale qui assure, sous sa responsabilité, la fixation, pour la première fois, de sons provenant d’une exécution d’une oeuvre de l’esprit ou d’une oeuvre du patrimoine culturel traditionnel.
Art 114 . – Le producteur de phonogrammes a le droit d’autoriser aux conditions fixées par contrat écrit la reproduction directe ou indirecte de son phonogramme ainsi que la mise à la disposition du public, par la vente ou par la location, des exemplaires, dans le respect des droits des auteurs des oeuvres contenues dans le phonogramme.
Art 115 . – Le producteur de vidéogramme au sens de l’article 107 de la présente ordonnance est la personne physique ou morale qui assure sous sa responsabilité la fixation pour la première fois, des images structurées, accompagnées ou non de sons, dont la vision donne une impression de vie ou de mouvement.
Art 116 . – Le producteur de vidéogramme a le droit d’autoriser, aux conditions fixées par contrat écrit, la reproduction de son vidéogramme et sa communication au public par tout moyen, dans le respect des droits des auteurs des oeuvres contenues dans le vidéogramme.
Le producteur de vidéogramme ne peut céder séparément ses droits sur le vidéogramme et les droits qu’il acquiert des auteurs et des artistes interprètes ou exécutants des oeuvres fixées dans le vidéogramme.
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Art 117 . – L’organisme de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle au sens de l’article 107 de la présente ordonnance est l’entité qui émet par tout procédé de transmission sans fil des signaux porteurs de sons ou d’images et de sons ou qui distribuent au moyen de fil, fibre optique ou autre câble, aux fins de réception, des programmes par public.
Art 118 . – L’organisme de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle a le droit d’autoriser aux conditions fixées par contrat écrit, la réémission de ses émissions de radiodiffusion, la fixation de ses émissions de radiodiffusion, la reproduction d’une fixation de ses émissions de radiodiffusion et la communication au public de ses émissions de télévision dans le respect des droits des auteurs des oeuvres contenues dans les programmes.
Art 119 . – L’artiste interprète ou exécutant et le producteur de phonogramme disposent d’un droit à rémunération lorsqu’un phonogramme publié à des fins de commerce, ou une reproduction de ce phonogramme, est utilisé directement pour la radiodiffusion sonore ou audiovisuelle ou la communication au public par tout autre moyen.
La redevance au titre du droit à rémunération au bénéfice de l’artiste interprète ou exécutant et du producteur de phonogramme est perçu par l’office national des droits d’auteur et des droits voisins auprès des organismes de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle et des usagers concernés par leurs prestations
La redevance qui couvre les formes d’exploitation en cause est, en règle générale calculée proportionnellement aux recettes d’exploitation des prestations produites par le titulaire des droits.
Elle est calculée forfaitairement dans les cas prévus à l’article 65 de la présente ordonnance.
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Les conditions de calcul et le niveau de la redevance sont déterminés par arrêté du ministre chargé de la culture, après avis du représentant du titulaire des droits concernés.
La redevance est répartie à 50% à l’artiste interprète ou exécutant et à 50% au producteur de phonogrammes.
Chapitre II
Exceptions et limites aux droits voisins
Art 120 . – Les droits d’autorisation préalable reconnus à l’artiste interprète ou exécutant, au producteur de phonogrammes ou vidéogrammes et aux organismes de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle sont soumis aux mêmes exceptions apportées aux droits exclusifs de l’auteur prévues aux articles 29 à 40 de la présente ordonnance.
Art 121 . – Les droits reconnus à l’artiste interprète ou exécutant, au producteur de phonogrammes ou vidéogrammes et aux organismes de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle sont soumis aux mêmes limites apportées aux droits d’auteurs prévues aux articles 41 à 53 de la présente ordonnance.
Chapitre III
Durée de protection des droits voisins
Art 122 . – La durée de protection des droits patrimoniaux de l’artiste interprète ou exécutant est de cinquante (50) ans à compter de :
- La fin de l’année civile de la fixation de l’interprétation ou exécution.
- La fin de l’année civile où l’interprétation ou l’exécution a eu lieu, lorsque celle-ci n’a pas été fixée.
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Art 123 . – La durée de protection des droits du producteur de phonogrammes ou vidéogrammes est de cinquante (50) ans à compter de la fin de l’année de la publication du phonogramme ou vidéogramme ou à défaut d’une telle publication dans un délai de cinquante (50) ans à compter de leur fixation, cinquante (50) ans à compter de la fin de l’année civile de la fixation.
La durée de protection des droits des organismes de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle est de cinquante (50) ans à compter de la fin de l’année civile où l’émission a eu lieu.
TITRE IV
DE LA COPIE PRIVEE
Art 124 . – La reproduction privée, pour l’usage personnel, d’une oeuvre sur support magnétique vierge donne droit à une rémunération à l’auteur, à l’artiste interprète ou exécutant et au producteur de phonogrammes ou de vidéogramme de l’oeuvre ainsi reproduite aux conditions fixées aux articles 126 à 129 de la présente ordonnance.
Art 125 . – Le fabricant et l’importateur de bandes magnétiques ou autres supports vierges et des appareils d’enregistrement, sont tenus de payer, sur les quantités de supports et appareils qu’ils mettent à la disposition du public, une redevance, ci-après dénommée « la redevance pour copie privée » en contrepartie de la faculté qu’ils offrent aux usagers de leurs supports et appareils, de reproduire à domicile sous forme de phonogramme et de vidéogramme, pour l’usage personnel, des oeuvres licitement communiquées au public.
Art 126 . – Ne sont pas soumis au paiement de la redevance, visée à l’article 125 ci-dessus, les supports et les appareils destinés à l’enregistrement professionnel des oeuvres, à l’enregistrement ne couvrant pas des oeuvres et à l’enregistrement des oeuvres pour les besoins des établissements publics spécialisés pour handicapés et de leurs associations.
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Toutefois, la redevance pour copie privée est due pour toutes les quantités à mettre sur le marché lorsque l’assujetti n’a pas déterminé avec précision le nombre de supports et appareils non soumis au paiement de la redevance au titre des cas prévus à l’alinéa 1er du présent article.
Art 127 . – La redevance pour copie privée est calculée proportionnellement aux prix de vente pour les supports vierges et forfaitairement pour les appareils de reproduction.
Les taux proportionnels et les tarifs forfaitaires de la redevance visée ci-dessus sont fixés par arrêté du ministre chargé de la culture, après avis de l’office national des droits d’auteur et des droits voisins ou les représentants des assujettis.
La redevance visée ci-dessus est payée par l’assujetti à l’office national des droits d’auteur et des droits voisins.
Art 128 . – L’assujetti à la redevance pour copie privée doit communiquer régulièrement, à l’office national des droits d’auteur et des droits voisins, les quantités réelles de supports et appareils, produits localement ou importés, avec leur prix de vente au public, et destiné à l’usage privé.
Les modalités d’application du présent article seront fixées par voie réglementaire.
Art 129 . – La redevance pour copie privée perçue est répartie, après déduction des frais de gestion, par l’office national des droits d’auteur et des droits voisins, aux catégories de bénéficiaires selon les quotes-parts ci-après :
- 30% à l’auteur et au compositeur ;
- 20% à l’artiste interprète ou exécutant ;
- 20% au producteur de phonogrammes ou de vidéogrammes ; 44
- 30% à l’activité de promotion de la création d’oeuvres de l’esprit et de préservation du patrimoine culturel traditionnel.
TITRE V
DE LA GESTION COLLECTIVE DES DROITS
ET DE LA PROTECTION DES OEUVRES
DU PATRIMOINE CULTUREL TRADITIONNEL
ET DES OEUVRES DU DOMAINE PUBLIC
Art 130 . –La gestion collective des droits particuliers au bénéfice de leurs ayants droit et l’exercice de la protection du patrimoine culturel traditionnel et des oeuvres nationales tombées dans le domaine public, reconnus par la présente ordonnance, sont assurés par l’office national des droits d’auteur et des droits voisins, conformément aux dispositions de la présente ordonnance.
Chapitre I
Gestion collective des droits
Art 131 . – L’office national des droits d’auteur et des droits voisins est chargé de la protection juridique des droits prévus à la présente ordonnance.
Ses statuts déterminent ses attributions et les modalités de son organisation et de son fonctionnement dans le cadre de la mise en oeuvre des dispositions de la présente ordonnance.
Les modalités d’application du présent article seront déterminées par voie réglementaire.
Art 132 . – L’office national des droits d’auteur et des droits voisins est habilité à représenter collectivement les auteurs, leurs héritiers et les autres titulaires de droits en vue d’agir, comme intermédiaire auprès des usagers et associations d’usagers, pour autoriser
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l’exploitation légale des oeuvres et prestations et percevoir les redevances y afférentes et les répartir à leurs bénéficiaires, conformément aux dispositions de la présente ordonnance.
Art 133 . – Tout auteur ou autre titulaire de droit national, désirant situer la gérance de ses droits et le contrôle des différentes formes d’exploitation de ses oeuvres ou prestations dans la cadre de la gestion collective, est tenu d’adhérer à l’office national des droits d’auteur et des droits voisins.
Art 134 . – Du fait de son adhésion à l’office national des droits d’auteur et des droits voisins, l’auteur ou tout autre titulaire de droits, lui confie, à titre exclusif et pour tous pays, le droit d’autoriser ou d’interdire les différentes formes d’exploitation de toutes ses oeuvres ou prestations actuelles et futures.
Art 135 . – L’office national des droits d’auteur et des droits voisins est tenu d’assurer la protection des droits des auteurs ou tout autre titulaire de droits nationaux adhérent et des auteurs ou tout autre titulaire de droits étrangers résidant en Algérie ou non, représentés au moyen d’accord de représentation réciproque avec des organismes étrangers similaires, dès lors qu’une oeuvre ou une prestation de leur répertoire est l’objet d’une exploitation publique.
L’office est habilité à représenter ces auteurs et tout autre titulaire de droits, auprès des usagers, dans le cadre de son activité de gestion collective des droits et prestations et à leur assurer une protection identique à celle des auteurs et tout autre titulaire de droits qui y ont adhéré, conformément aux engagements internationaux de l’Algérie en ce qui concerne le titulaire de droits étrangers.
Art 136 . – L’office national des droits d’auteur et des droits voisins recueille toute déclaration d’oeuvre littéraire ou artistique faite par un auteur ou tout autre titulaire de droits aux fins de présomption de la paternité de l’oeuvre et de la titularité des droits protégés par la présente ordonnance.
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La déclaration d’une oeuvre à l’office national des droits d’auteur et des droits voisins ne constitue pas une condition à la reconnaissance des droits conférés par la présente ordonnance.
Art 137 . – L’office national des droits d’auteur et des droits voisins est tenu de mettre à la disposition des usagers publics, les oeuvres et prestations des répertoires qu’il représente et de permettre aux conditions raisonnables et contre une rémunération équitable, leur exploitation.
Il ne peut de son propre chef autoriser l’exploitation à titre exclusif de ces oeuvres et prestations sans l’accord des titulaires de droits.
Art 138 . – Il sera créé auprès du ministère chargé de la culture, un organe de conciliation chargé de statuer sur les différents pouvant naître entre l’office national des droits d’auteur et des droits voisins et les usagers ou associations d’usagers des oeuvres et prestations relatives aux conditions d’exploitation des répertoires que l’office gère.
Les dispositions du présent article ne s’appliquent pas aux oeuvres et prestations du domaine public ainsi qu’aux oeuvres et prestations du patrimoine culturel traditionnel.
La composition, l’organisation et le fonctionnement de l’organe visé à l’alinéa 1er ci-dessus sont déterminés par voie réglementaire.
Chapitre II
Protection des oeuvres du domaine public
et des oeuvres du patrimoine culturel traditionnel
Art 139 . – L’office national des droits d’auteur et des droits voisins a la charge de protéger les oeuvres du domaine public et les oeuvres du patrimoine culturel traditionnel.
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Art 140 . – L’exploitation des oeuvres visées à l’article 139 ci-dessus est subordonnée à une autorisation accordée par l’office national des droits d’auteur et des droits voisins.
Lorsque l’exploitation est lucrative, l’office perçoit une redevance calculée proportionnellement aux recettes ou forfaitairement aux conditions fixées dans son règlement de perception.
Les redevances visées à l’alinéa ci*dessus sont destinées à financer le recensement et la préservation desdites oeuvres.
Art 141 . – L’office oeuvre à contrôler l’exploitation appropriée des oeuvres visées à l’article 139 de la présente ordonnance. Il a compétence de refuser ou suspendre toute exploitation dommageable.
Art 142 . – Tout usager des oeuvres visées à l’article 139 de la présente ordonnance doit respecter l’intégrité de ces oeuvres et veiller à les communiquer au public dans le respect de leur authenticité.
TITRE VI
DES PROCEDURES ET SANCTIONS
Chapitre I
Action civile
Art 143. – L’action en réparation du préjudice, résultant de l’exploitation non autorisée de l’oeuvre de l’auteur et des prestations du titulaire des droits voisins, relève de la juridiction civile.
Art 144 . – Le titulaire de droits lésé peut demander à la juridiction compétente des mesures devant faire obstacle à l’atteinte imminente à ses droits ou faire cesser l’atteinte constatée ainsi que la réparation des préjudices subis.
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L’évaluation des dommages et intérêts est fixée conformément aux dispositions du code civil en tenant compte des gains générés par l’atteinte aux droits.
Art 145 . – L’atteinte aux droits d’auteur et aux droits voisins est constatée par des officiers de police judiciaire ou les agents assermentés de l’office national des droits d’auteur et des droits voisins.
Art 146 . – Outre les officiers de police judiciaire, les agents assermentés de l’office national des droits d’auteur et des droits voisins sont habilités à saisir à titre conservatoire, les copies et exemplaires de supports d’oeuvre ou prestations contrefaits, sous réserve qu’ils soient placés sous la garde de l’office.
Le présent de la juridiction compétente est immédiatement saisi sur la base du procès-verbal déclaratif des exemplaires contrefais saisis, dûment daté et signé.
La juridiction doit statuer sur la saisie conservatoire, dans un délai n’excédant pas trois (3) jours à partir de sa saisine.
Art 147 . – A la demande du titulaire de droits ou de son représentant le président de la juridiction compétente peut ordonner, à titre conservatoire, les mesures suivantes :
- La suspension de toute fabrication en cours tendant à la reproduction illicite de l’oeuvre ou de la prestation protégée ou de l’introduction dans les circuits commerciaux de supports fabriqués en violation des droits d’auteur ou droits voisins ;
- La saisie, même en dehors des heures légales, des supports contrefaits et des recettes provenant de l’exploitation illicite des oeuvres et prestations ;
- La saisie de tout matériel ayant principalement servi à la fabrication des supports contrefaits.
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Le président de la juridiction compétente peut ordonner la constitution d’un cautionnement par le demandeur.
Art 148 . – La partie qui se prétend lésée par les mesures conservatoires visées ci-dessus peut dans les trente (30) jours de la date des ordonnances prévues aux articles 146 et 147 ci-dessus, demander au président de la juridiction compétente statuant en référé la mainlevée, la réduction ou le cantonnement de la saisie ou la levée des autres mesures conservatoires moyennant éventuellement consignation de sommes suffisantes pour garantir le dédommagement du titulaire de droits dans le cas où son action serait fondée.
Art 149 . – Le bénéficiaire des mesures conservatoires visées ci-dessus doit dans les trente (30) jours à compter de la date des ordonnances prévues aux articles 146 et 147 de la présente ordonnance saisir la juridiction compétente.
A défaut d’une telle action, le président de la juridiction compétente statuant en référé peut, à la demande de la partie qui se prétend lésée par ces mesures, ordonner la mainlevée de la saisie ou la levée des autres mesures conservatoires.
Art 150 . – Les redevances dues à l’auteur et à l’artiste interprète ou exécutant pour les deux dernières années d’exploitation de son oeuvre ou prestation, constituent des créances privilégiées au même titre que les salaires.
Il en est de même du montant des condamnations dues au titulaire des droits, en cas d’exploitation illicite de son oeuvre ou prestation.
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Chapitre II
Dispositions pénales
Art 151 . – Est coupable du délit de contrefaçon quiconque :
- Divulgue illicitement une oeuvre ou porte atteinte à l’intégrité d’une oeuvre ou d’une prestation d’artiste interprète ou exécutant ;
- Reproduit une oeuvre ou une prestation par quelque procédé que ce soit sous forme d’exemplaire contrefait ;
- Importe ou exporte des exemplaires contrefaits d’une oeuvre ou prestation ;
- Vend des exemplaires contrefaits d’une oeuvre ou prestation ;
- Loue ou met en circulation des exemplaires contrefaits d’une oeuvre ou prestation.
Art 152 . – Est coupable du délit de contrefaçon quiconque, en violation des droits protégés en vertu de la présente ordonnance, communique l’oeuvre ou la prestation par représentation ou exécution publique, radiodiffusion sonore ou audiovisuelle, câblodistribution ou tout autre moyen transmetteur de signes porteurs de sons ou d’images ou sons ou par tout système de traitement informatique.
Art 153 . – Le coupable du délit de contrefaçon d’une oeuvre ou d’une prestation, tel que prévu aux articles 151 et 152 ci-dessus est puni d’un emprisonnement de six (6) mois à trois (3) ans et d’une amende de cinq cent mille (500.000 DA) à un million (1.000.000 DA) de dinars que la publication ait lieu en Algérie ou à l’étranger.
Art 154 . – Est coupable de délit prévus à l’article 151 de la présente ordonnance et encourt la peine prévue à l’article 153 ci-dessus quiconque concourt, par son action ou les moyens en sa possession, à porter atteinte aux droits d’auteur ou à tout titulaire de droits voisins.
Art 155 . – Est coupable du délit de contrefaçon et puni de la même peine prévue à l’article 153 ci-dessus, quiconque, en violation des
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droits reconnus, refuse délibérément de payer à l’auteur ou à tout autre titulaire de droits voisins la rémunération due au titre des droits prévus par la présente ordonnance.
Art 156 . – En cas de récidivé, la peine prévue à l’article 153 de la présente ordonnance est portée au double.
La juridiction compétente peut, en outre prononcer la fermeture temporaire, pour une durée n’excédant pas six (6) mois, de l’établissement exploité par le contrefacteur ou son complice, ou le cas échéant, la fermeture définitive.
Art 157 . – La juridiction compétente prononce :
- La confiscation des sommes égales au montant des recettes ou parts de recettes produites par l’exploitation illicite de l’oeuvre ou de la prestation protégée.
- La confiscation et la destruction de tout matériel spécialement installé pour mener l’activité illicite et de tous les exemplaires contrefaits.
Art 158 . – La juridiction compétente peut ordonner, à la requête de la partie civile, la publication des jugements de condamnation intégralement ou par extrait, dans les journaux qu’elle désigne et l’affichage desdits jugement dans les lieu qu’elle indique notamment à la porte du domicile du condamné, de tout établissement ou salle de spectacles lui appartenant, le tout aux frais de celui-ci, sans toutefois que lesdits frais puissent dépasser le montant de l’amende prononcée.
Art 159 . – Dans tous les cas prévus par les articles 151 et 152 de la présente ordonnance, la juridiction compétente ordonne la remise du matériel ou des copies ou exemplaires contrefaits ou leur valeur, ainsi que les recettes ou parts de recettes ayant donné lieu à confiscation, à l’auteur ou à tout autre titulaire de droits ou leurs ayants droit pour, au besoin, les indemniser du préjudice subi.
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Art 160 . – Le titulaire de droits protégés conformément aux dispositions de la présente ordonnance ou son représentant, dépose plainte auprès de la juridiction compétente, lorsqu’il est victime des faits prévus et punis par les dispositions du présent chapitre.
TITRE VII
DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES
Chapitre 1
Dispositions transitoires
Art 161 . – Les dispositions de la présente ordonnance s’appliquent aux oeuvres créées, aux interprétations ou exécutions qui ont été fixées ou ont eu lieu, aux phonogrammes et vidéogrammes qui ont été fixés et aux émissions de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle qui ont eu lieu avant la date de son entrée en vigueur, à condition qu’ils ne soient pas tombés dans le domaine public en raison de l’expiration de la durée de protection à laquelle ils étaient soumis avant cette date.
Toutefois, les actes et contrats relatifs aux oeuvres, aux interprétations ou exécutions, aux phonogrammes et vidéogrammes et aux émissions de radiodiffusion sonore ou audiovisuelle passés ou conclu avant l’entrée en vigueur des dispositions de la présente ordonnance restent soumis au régime de protection qui leur est applicable en vertu des législations antérieures jusqu’à l’extinction des effets juridiques qui leurs sont attachés.
Chapitre II
Dispositions finales
Art 162 . – Les dispositions de la présente ordonnance s’appliquent aux oeuvres et prestations protégées en vertu des conventions internationales auxquelles l’Algérie est partie.
Art 163 . – Sont abrogées toutes les dispositions contraires à la présente ordonnance, notamment l’ordonnance n° 97-10 du 27
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Chaoual 1417 correspondant au 6 mars 1997 relative aux droits d’auteur et aux droits voisins.
Art 164 . – La présente ordonnance sera publiée au journal officiel de la république algérienne démocratique et populaire.
Fait à Alger, le 19 joumada el oula 1424
correspondant au 19 juillet 2003
Abdelaziz BOUTEFLIKA
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Article 1. Parties au contrat.
1. Les parties à la présente offre publique (contrat de prestation de services payants), ci-après dénommé(e) contrat ou offre, sont :
a) L’exécutant – une personne ayant fait la présente offre, réalisant l’exécution du présent contrat en conformité avec ses dispositions : Solcity World Investment and Development ; et
b) Le Client, une personne ayant accepté la présente offre, l’auteur d’une œuvre.
Article 2. Acceptation.
1. Le client accepte la présente offre en cas de et suite aux actes suivants :
a) remplir et envoyer à l’exécutant une démande électronique sous une forme fixée par le présent contrat et hébergé sur le site officiel de l’exécutant ; et
b) un exposé de grandes lignes de l’œuvre créée par l’auteur ; et
c) la liste des mots clé (tags) par lesquels il est possible de savoir sur Internat que l’exposé de grandes lignes se trouve sur le site web de l’exécutant ; et
d) effectuer le placement (« téléchargement ») d’une œuvre intégrale sur le site de l’exécutant ; et
e) régler les prestations de l’exécutant dont le chiffre et les modalités sont prévus par le présent contrat.
2. L’exécutant vérifie les informations du client et effectue l’hébergement des coordonnées du client et de son œuvre originale sur le site Internet SciReg.org. A partir de ce moment le client est réputé accepteur de la présente offre et une partie au présent contrat.
3. L’exécutant est en droit de réfuser au client l’acceptation de la présente offre, que le client admet sans contrédit, en entier et sans réserve.
Article 3. Objet du contrat.
1. En vertu du présent contrat l’exécutant rend des prestations d’organisation, de formation et de gestion du registre des droits d’auteur sous une forme électronique, sur un site Internet spécialisé de l’exécutant.
2. En vertu du présent contrat l’exécutant rend au client une prestation payante d’hébergement (publication) des informations sur le déposant à son titre d’auteur de l’œuvre, à des conditions du présent contrat et en conformité avec lui.
3. Les parties entendent sous une œuvre originale la création d’un objet des droits d’auteur stipulés par le Code civil ou par les autres lois de l’Etat de résidence permanente de l’Auteur.
4. L’Exécutant publie des renseignements (des informations) sur le déposant à son titre d’auteur de l’œuvre, dénommés dans le texte qui suit le résumé, dans le Registre qui se trouve sur le site Internet officiel de l’exécutant, à des conditions établies par le présent contrat.
5. L’exécutant est en droit de transmettre ses obligations d’exécution du présent contrat à tout tiers à son gré, sans accord préalable du client, et le client l’accepte sans réserve.
Article 4. Registre.
1. Le Registre est un répertoire ordonné et unifié contenant le résumé du client : informations sur l’auteur, y compris des co-auteurs, titre de son œuvre originale, date de publication, exposé de grandes lignes découvrant le contenu d’une œuvre originale et son caractère unique, ainsi que le numéro unique de Registre attribué automatiquement à l’auteur et à son œuvre par l’exécutant, mots clé (tags) par lesquels chacun pourra retrouver les informations sur l’auteur et son œuvre qui se trouvent dans le Registre sur le site Internet officiel de l’exécutant.
2. L’exposé de grandes lignes est une description sommaire d’une œuvre originale démontrant son caractère unique et le fait que le client est bien son auteur.
3. Le Registre est tenu sous forme électronique sur le site Internet officiel de l’exécutant.
4. Les informations sur l’auteur, son œuvre originale et d’autres informations démandées en conformité avec les règles établies par l’exécutant, relatives à l’inscription des informations sur le Registre, sont saisies par le client lui-même sur le site Internet officiel de l’exécutant.
5. Le Registre et le site officiel sont la propriété de l’exécutant.
6. En vertu du présent contrat, toutes les informations et toute information mises dans le Registre par le client sont la propriété de l’exécutant. Le client ne transmet pas par les présentes ses droits d’auteur de son œuvre originale.
7. Les règles de la tenue du Registre, de sa mise en forme, d’inscription de tous renseignements (toutes informations) constituent l’annexe n°1 au présent contrat qui est une part imprescriptible du présent contrat. Les règles sont établies par l’exécutant exclusivement. L’exécutant a le droit d’apporter aux règles de la tenue du Registre toute modification et/ou tout complément sans approbation ni accord du client, ce que le client accepte sans réserve. Les règles de la tenue du Registre sont formellement obligatoires pour le client.
Article 5. Obligations des parties.
1. En vertu du présent contrat les parties se sont engagées (sont obligées par les présentes) à exécuter toutes les dispositions du présent contrat, ainsi que tous les et tous annexes, compléments et/ou toutes modifications au présent contrat, établis à des conditions du présent contrat, et cela sans réserves, de bonne volonté, consciencieusement et fidèlement.
2. Le client s’engage à régler les prestations fournies par l’exécutant selon les modalités et du chiffre fixés par le présent contrat.
3. Le client est obligé, dans l’hypothèse de son décès, d’engager les ayant droit des dispositions du présent contrat.
4. En cas de cession de ses droits d’auteur à un tiers, le client est obligé d’engager ce tiers des ses obligations au présent contrat.
5. Le client a un droit exclusif d’évoquer, sous toute forme, son résumé (synopsis, exposé de grandes lignes) mis dans le Registre sur le site Internet officiel de l’exécutant, en cas d’accomplissement intégral et consciencieux de ses obligations contractuelles.
Article 6. Paiement des prestations de l’exécutant. Montant du contrat.
1. Le client s’engage à payer les prestations de l’exécutant selon les modalités et au prix fixé par la présente clause contractuelle.
2. Le prix d’un hébergement dans le Registre du résumé du déposant fait 20 (vingt) dollars des Etats-Unis – c’est le montant du présent contrat.
3. Les modalités du paiement du montant fixé par cette clause du contrat sont fixées par l’avenant n°1 au présent contrat.
4. Le déposant règle à l’exécutant le montant fixé par la clause 2 de cet article du contrat (règle la prestation de l’exécutant) au moment de l'enregistrement.
5. Les montants payés en vertu du présent contrat ne sont pas remboursables.
6. Chaque partie fait son affaire personnelle pour acquitter tous les et tous impôts, taxes et/ou droits en vertu de la loi de cette partie, relatifs à l’exécution des dispositions du contrat. Aucune des parties n’est un agent fiscal d’une partie contraire.
Article 7. Refus d’exécution du contrat.
1. Le client est en droit de renoncer à exécuter le présent contrat sous forme de non paiement d’un terme à l’échéance fixée par le présent contrat.
2. L’exécutant est en droit de renoncer, y compris unilatéralement, à l’exécution du présent contrat, sans avoir à rembourser au client des dépenses et/ou pertes (dommage), et sans payer des amendes et/ou peines et/ou toute autre astreinte, ce que le clien accepte sans réserve et formellement, dans des cas:
a) de non-acquittement des prestations de l’exécutant par le client du chiffre et à des conditions fixés par le présent contrat ; et/ou
b) d’informations fausses présentées par le client ; et/ou
c) pour toute autre raison technique.
Article 8. Echange d’information.
1. En vertu du présent contrat les parties peuvent échanger d’informations, et ces informations seront réputées officielles pour les parties, si le contraire n’est pas établi par le présent contrat, au moyen de téléphone, fax, sms, Skype, courrier électronique et/ou sous forme écrite (sur le support en papier).
2. En vertu du présent contrat les parties peuvent échanger de documents, et ces documents seront réputés valables pour les parties et dûment reçus par les parties, si le contraire n’est pas établi par le présent contrat, au moyen de fax, Skype, courrier électronique, sous forme écrite sur le support en papier. La signature dont est revêtu le document adressé par une partie par courrier électronique est reconnue par les parties. La signature dont est revêtu le document adressé par une partie par fax est reconnue par les parties. La signature dont est revêtu le document adressé par une partie par Skype est reconnue par les parties.
3. En outre de ce qui précède, les parties peuvent avoir le jeu d’écritures électronique et revêtir d’une signature électronique numérique (SEN) tous les et tous documents.
Article 9. Arbitrage.
1. Tous les litiges entre les parties liés à l’interprétation du présent contrat et/ou à l’exécution du présent contrat seront réglés par les parties au moyen des négociations bilatérales.
2. Dans l’hypothèse où le compromis n’a pas été atteint lors des négociations, les parties règlent leur litige devant la cour arbitrale (l’arbitrage) de la Chambre de Commerce et d’industrie des Îles Vierges Britanniques.
3. En qualité des normes du droit de procédure en vertu desquelles les parties règlent leur litige, elles acceptent le règlement de la cour arbitrale (l’arbitrage) de la Chambre de Commerce et d’industrie des Îles Vierges Britanniques.
4. En qualité des normes du droit matériel en vertu desquelles les parties règlent leur litige, elles acceptent le présent contrat et les normes des traités (conventions) internationales réglant des rapports relatifs au droit d’auteur.
Article 10. Autres dispositions.
1. Le présent contrat est rédigé sous forme écrite et électronique, en un exemplaire qui :
a) est déposé sous forme écrite au siège de l’exécutant, et
b) sous forme électronique figure sur le site Internet officiel de l’exécutant.
2. Les modifications, les avenants et/ou les annexes au présent contrat sont rédigés sous forme écrite et électronique par l’exécutant unilatéralement, en unique exemplaire sur un support en papier et en unique exemplaire sous forme électronique mis sur le site Internet officiel, ce que le client accepte sans réserve.
3. Les modifications au présent contrat sont établies par l’exécutant sous forme de nouvelle version du contrat.
4. En cas de désaccord du client avec de nouvelles dispositions, il est en droit de renoncer au contrat dans l’ordre et aux conditions prévus par le présent contrat.